La plupart des horticulteurs africains appliquent manuellement des pesticides à large spectre de manière préventive au moins une à deux fois par semaine. L'utilisation systématique des mêmes molécules actives entraîne des problèmes de résistance chez les ravageurs. Par conséquent, les producteurs sont obligés de traiter leurs cultures encore plus souvent. Les ravageurs provoquent des défauts visuels sur la peau du fruit (dernière photo), et parfois même détruisent la récolte.
Les compagnies agrochimiques ont su s'implanter dans tous les territoires africains et adapter leur offre aux usages locaux (ex. : vente en petites doses). Les emballages de pesticides usagés sont souvent retrouvés abandonnés à même le sol dans les zones horticoles.
En plus d'être coûteuse, l'utilisation systématique de pesticides nuit à l'environnement et met en danger la santé des producteurs et des consommateurs. Les consommateurs africains sont mal informés des risques liés à l'ingestion de pesticides.
Les chercheurs développent et testent des alternatives aux pesticides à travers l'Afrique. Ces alternatives incluent la culture de plantes hôtes dans les champs pour créer un habitat naturel pour les insectes bénéfiques (photo 1), l'utilisation de pièges à phéromones pour capturer les mouches des fruits (photo 2) ou la pulvérisation de biopesticides à base de plantes locales ou de micro-organismes autochtones bénéfiques (photos 3 et 4 ).
Des chercheurs ont découvert que cultiver des légumes sous des filets anti-insectes permet de complètement se passer de pesticides (photo 1). Au Kenya, les agronomes testent l'efficacité des filets lorsqu'ils sont combinés avec l'utilisation de compost (photo 2) et le système push-pull. Le « push-pull » est une méthode de lutte basée sur l'utilisation de stimuli olfactifs pour désorienter les insectes ravageurs (bandes bleues et jaunes sur les photos 3 et 4).