Dans la région centrale du Burkina Faso, les systèmes de production basés sur le sorgho ont atteint un point de saturation. Sous l’effet de la pression foncière, les jachères disparaissent, entraînant une baisse de la fertilité des sols et une augmentation des maladies.
Depuis 2020, des chercheurs du Cirad et de l'INERA (Institut de recherche agronomique du Burkina Faso) s'associent pour accompagner plusieurs groupes d'agriculteurs dans leur démarche d'innovation vers une agriculture durable.
Par une belle journée de septembre 2022, chercheurs et agriculteurs se sont retrouvés pour visiter le « champ-central » d’Arbolé, au centre du Burkina Faso. Depuis deux ans, ils utilisent cette parcelle d’un hectare comme lieu d’expérimentation et de co-apprentissage pour tester toutes sortes d’idées nouvelles.
Après une visite de la parcelle, les producteurs ont voté pour sélectionner les options agronomiques qui leur semblaient les plus prometteuses.
Les innovations testées sont très diverses : cultures intercalaires, jachères améliorées, nouvelles variétés de sorgho et de niébé. L'équipe Cirad-Inera réalise un suivi détaillé des rendements et de la biomasse fourragère.
Dans les villages environnants, les innovations du champ central sont testées dans un réseau de parcelles satellites gérées par les agriculteurs eux-mêmes. Les photos ci-dessous montrent des agriculteurs expérimentant la technique du zaï ainsi que la culture intercalaire sorgho/sésame et sorgho/niébé.
A 100 km de là, dans la banlieue de Ouagadougou, la station agronomique de Gampela abrite une recherche agronomique de pointe, complémentaire du travail mené auprès des agriculteurs. Louis-Marie Raboin, agronome au Cirad, coordonne un programme de recherche testant des jachères améliorées, des associations de cultures et des variétés de sorgho.