Au Sénégal, la filière mangue joue un rôle important pour l'économie et la sécurité alimentaire. Cependant, le développement du secteur de la mangue est entravé par d'importantes pertes dues à la mouche orientale des fruits et à d'autres ravageurs. Les deux premières photos ci-dessous montrent des fruits attaqués par des chauves-souris, des mouches des fruits. La troisième photo montre une accumulation de cadavres mouches issus d'un piège artisanal à phéromones.
La récolte peut également contribuer aux pertes de fruits. En Casamance (sud du Sénégal), les vergers de manguiers sont si anciens qu'ils se sont transformés en véritables forêts d'arbres pouvant atteindre 40 mètres. Les acheteurs de mangues ne récoltent pas eux-mêmes : ils paient les enfants ou les jeunes hommes des villages pour grimper aux arbres et faire tomber les mangues. Les mangues s'écrasent au sol, ce qui blesse les fruits et accélère leur pourriture.
Dans la filière mangue domestiques, les mauvaises conditions de récolte, de post-récolte et de commercialisation contribuent aux pertes.
Dans la filière export, les fruits sont soigneusement récoltés et mis en caisse pour éviter les chocs lors du transport vers l'usine de conditionnement. Cependant, les pertes sont importantes en raison du déclassement des fruits incompatibles avec les normes de qualité du marché européen.
Les chercheurs du Cirad se mobilisent pour réduire les pertes de la filière mangue. Les pratiques des agriculteurs sont étudiées afin de développer des stratégies de contrôle des populations de mouches des fruits. Ces stratégies incluent la mise en place de pièges à phéromones, l'utilisation de fourmis qui s'attaquent aux larves de mouches, ou encore l'utilisation de sacs pour protéger physiquement les mangues.